Ça fait un moment que Fabrice me sollicitait pour l’accompagner à Font Creuse, la rivière souterraine que j’avais explorée en 1985-88 avec Eric MORIN. Nous avions suivi les traces de Philippe POUSSOU et Patrick ROUSSEAU qui s’était arrêté entre les deux siphons après avoir franchi le premier en apnée et équipé le passage avec une corde.
Rendez-vous est pris le jeudi 10 octobre à 17h. Nous partons tous les deux équipés avec deux bouteilles. C’est probablement une de trop mais je préfère assurer car je n’ai plus une bonne mémoire du site.
Nous ré-équipons les voûtes mouillantes d’entrée en fil avant de poser les scaphandres dans une galerie un peu plus confortable. En fait le siphon est 30 mètres plus loin. On retourne chercher les blocs et on franchit les 2 courts siphons qui sont équipés en corde amarrée sur des cornières spittées pour le premier et sur un becquet pour le second. D’ailleurs le spit intermédiaire rouillé était cassé au retour : il faudra éviter de trop tirer sur la corde pour sortir.
Cette fois nous posons les scaphandres pour de bon et entamons le quatre pattes qui se transforme en ramping dans une longue voûte mouillante « trois tiers » : 20 cm d’air, 40 cm d’eau et 20 cm de boue. Fabrice hésite, j’insiste : en enlevant le casque ça passe. Bientôt on peut se redresser, la cascade n’est pas loin (dénivelé moins d’un mètre) et suivent les affleurements de plomb. La galerie continue en forme de diaclase avant de buter sur un éboulis remontant qui l’obstrue presque complètement.
La suite est une étroiture verticale qui passe en enlevant le casque et qui débouche en haut de la salle presque terminale. En redescendant l’éboulis on arrive au niveau de l’eau qui se perd sous les rochers et qui provient d’un petit boyau de 60 cm de diamètre, quasiment plein, que j’avais « plongé » sur une quinzaine de mètres en 1988 avant de ressortir en marche arrière.
Retour sans encombre. Petite angoisse de Fabrice qui a laissé tomber son masque dans l’eau en se ré-équipant et finit par le retrouver à tâtons. Dès qu’on met la tête sous l’eau la lumière s’éteint, même pas un petit halo marron clair pour dire qu’elle est toujours allumée…
Arrivés dans le lavoir on fait l’inventaire. Fabrice a perdu une lampe de secours et une du casque. On nettoie sommairement le matériel dans le lavoir et on regagne nos pénates. On a passé presque 2 heures sous terre pour faire un peu plus de 400 mètres, un peu de temps perdu à ré-équiper et à chercher certains passages. Des bons souvenirs pour moi de nos épopées avec Eric MORIN. Une envie d’y retourner pour Fabrice (en plus il a du matos à récupérer) et pour les deux des vraies courbatures le lendemain…
Pour le Spit Club, Jean-Pierre STEFANATO
Bravo et merci pour cette belle vidéo et ces images du lavoir de mon enfance..